Pour déformer la tôle, les professionnels utilisent une presse plieuse. Une machine-outil, composée d’un poinçon (contre-vé) et d’une matrice en forme de V (vé) ou de U, qui exerce une force sur la longueur de la pièce, en recourant à deux techniques distinctes : le pliage en l’air et le pliage en frappe. Présentation des deux méthodes.
Le pliage en l’air
Dans le cadre d’un pliage en l’air, la tôle est placée sur les arêtes du vé, puis, le contre-vé, ou poinçon, descend dans le vé, exerçant la force nécessaire pour déformer la tôle selon l’angle désiré.
Un certain nombre d’éléments influencent la formation de cet angle, pour un réglage défini : la tolérance de l’épaisseur de la tôle, les flexions du tablier et du coulisseau et la dimension des vés.
Par ailleurs, en fonction de la caractéristique élastique du matériau à plier, il est souvent nécessaire de faire un angle plus prononcé, pour anticiper le retour du métal. Autrement dit, l’angle optimal reste celui du vé, augmenté d’environ 2 à 3°, du fait de ce retour élastique.
D’une manière générale, le pliage en l’air est la technique la plus utilisée dans le secteur de la tôlerie dans la mesure où les forces appliquées restent 5 fois inférieures à celle du pliage en frappe.
Le pliage en frappe
Également appelé « pliage en fond de matrice », le pliage en frappe permet de marquer la tôle avec le poinçon, avec une telle force qu’il dépasse sa caractéristique élastique, supprimant, de fait, l’effet « retour » associé.
Ce forgeage à froid, réalisé en fond du vé, donne ainsi l’angle de pliage et nécessite une force très importante. Autrement dit, cette méthode débute par un pliage en l’air, avant d’exercer un effort de pénétration supplémentaire, pour que la tôle se positionne sur les faces de la matrice.
Cette technique, permettant d’obtenir des angles très précis, s’adresse surtout au pliage de tôle d’une épaisseur supérieure à 2 mm.